Crise d'angoisse hormonale et règles

Chez les personnes anxieuses, les crises d’angoisse hormonales sont monnaie courante. Elles surviennent peu avant les règles, et viennent souvent amplifier le sentiment d’anxiété.

Mais encore faut-il pouvoir identifier une crise d’angoisse et la différencier d’un « stress commun ». 

 

Longtemps tues et très souvent minimisées, les crises d’angoisse peuvent pourtant lourdement handicaper les personnes atteintes. 

 

Dans cet article, on démêlera le sujet complexe de ces crises, leurs origines, et on vous offrira nos meilleurs tips pour les gérer*

 

*Testées et approuvées par la team anxieuse de Fava !

 

#1 Une crise d’angoisse, qu’est-ce que c’est ?

La crise d’angoisse, ou attaque de panique, se définit comme l’apparition soudaine et parfois inexpliquée d’une anxiété sévère. Elle est associée à la peur irrationnelle qu’une catastrophe va survenir, comme sa propre mort par exemple.

Elle est associée à une sensation de poids sur la poitrine, une tachycardie, une hyperventilation, des vertiges, des nausées ou des tremblements. Dans les cas les plus violents, des vomissements ou une perte de connaissance peuvent avoir lieu. Les symptômes de la crise diffèrent entre les sujets. Elle est temporaire et ne dure en moyenne qu’une dizaine de minutes. Assez courante, elle toucherait au moins une fois 21% des adultes.

 

Il faut bien distinguer une attaque de panique d’un « coup de stress ». Contrairement à une situation stressante, une attaque de panique peut survenir à n’importe quel moment pour des raisons parfois difficiles à identifier, et prendre des proportions bien plus importantes.

 

Quand les crises se répètent (voire handicapent la personne atteinte) et qu’une appréhension d’en refaire apparaît, on parle alors d’un trouble panique. Ce trouble fait partie de la grande famille des troubles anxieux. Il peut être accompagné d’autres troubles, comme les phobies, une anxiété sociale ou une anxiété généralisée. 

À noter que seul.e un.e spécialiste de la santé mentale est en capacité de diagnostiquer ce trouble (un.e psychiatre par exemple). 

 

Dans le cadre d’un trouble panique, des traitements peuvent être proposés en accord avec le.a patient.e et le.a professionnel.le de santé : anxiolytiques pour calmer une crise et/ou antidépresseurs pour apaiser l’anxiété. 

illustration anxiété

 

 

#2 D’où viennent les crises d’angoisses ?

 

1. Les causes génétiques

 

Il semblerait qu’avoir un.e parent.e souffrant de crises d’angoisse augmenterait les risques d’en faire à son tour, même si l’enfant n’a jamais été en contact avec son/sa géniteur.ice. Attention toutefois, cette information n’a pas été prouvée scientifiquement et tou.t.e.s les spécialistes ne rejoignent pas cette hypothèse. 

 

2. Les causes environnementales

Ce que l’on sait en revanche, c’est que l’environnement a un impact direct sur les risques de développer des crises d’angoisses. Le contact avec un.e parent.e anxieu.x.se augmente significativement le risque de l’être à son tour. À cela s’ajoute l’exposition aux situations stressantes et/ou les traumatismes vécus. 

 

3. Les causes biologiques

Du rififi dans le cerveau ?

Chez les personnes souffrant de crises d’angoisse, et plus spécifiquement chez les personnes souffrant d’un trouble anxieux, il semblerait qu’il existe une anomalie dans le fonctionnement des neurotransmetteurs.  

 

On vous explique : 

Un neurotransmetteur est une substance permettant de transmettre l’influx nerveux. Dans une situation de stress, le cerveau va faire parvenir par le biais de ces neurotransmetteurs, un tas d’hormones nous aidant à faire face. Parmi elles, le cortisol, hormone principale du stress. Une fois la situation passée, le cortisol baisse, et tout revient à la normale. 

Chez les personnes anxieuses, ce taux est toujours plus élevé que la moyenne. Le corps agit toujours comme s’il existait une situation d’urgence. 

 

Parmi les causes biologiques, il semblerait qu’être une femme augmenterait les risques de crises d’angoisse. Néanmoins, il est légitime de se demander si l’explication est uniquement biologique ou si elle s’ajoute à des causes environnementales.

 

4. Les facteurs aggravants

La dépendance est un facteur aggravant d’une crise d’angoisse. La prise de drogues, médicaments ou tout autre substance faisant provoquer une chute importante de sérotonine (hormone du bonheur), favorise les crises d’angoisses. 

Or, les personnes anxieuses ont tendance à être plus sujettes aux addictions que le reste de la population, en y voyant un moyen de se sortir momentanément de leur anxiété. Un cercle vicieux s’installe alors. 

 

D’autres troubles ou maladies mentales peuvent elles aussi jouer comme facteur aggravant. L’autisme ou les troubles de l’humeur (dépression, trouble borderline, trouble bipolaire…) en sont des exemples. 

 

 

#3 Le lien entre les règles et les crises d’angoisse

 

Les règles peuvent jouer un rôle important quant à l’apparition de ces crises. 

En effet, lors de la phase lutéale (la dernière étape du cycle menstruel), le taux d’œstrogènes baisse drastiquement, créant ainsi un terrain plus fertile à l’anxiété. 

À cela s’ajoute les symptômes liés au syndrome prémenstruel : douleurs, irritabilité, fatigue… 

 

À la ménopause, l’anxiété peut aussi être exacerbée, liée au fait de cette baisse d’œstrogènes dans le système hormonal ; mais peut être aussi liée à la peur de vieillir consciente ou inconsciente qui peut accompagner cette période. 

 

Toutefois, une augmentation des crises sont notables chez des personnes déjà atteintes. Il y a peu de chances que des attaques de paniques surviennent à ces moments chez les personnes de nature peu anxieuses. 

 

#4 Zoom sur le trouble dysphorique menstruel

 

Certaines personnes menstruées développent un trouble dysphorique menstruel avant ou pendant leurs règles. C’est une forme aggravée du syndrome prémenstruel. Les symptômes liés à l’humeur sont les mêmes mais prennent des proportions bien plus grandes. 

 

Chez les personnes anxieuses, les crises peuvent alors apparaître ou être plus nombreuses si elles en sont aussi atteintes. 

 

#5 Apaiser les crises d’angoisses

 

Une fois que les mots ont été mis sur les maux, il faut maintenant avoir les bonnes clés pour vivre au mieux ces moments de crises. 

 

Malheureusement, il n’existe pas de remèdes miracles contre les crises d’angoisses ou l’anxiété en général. À part peut-être un séjour tous frais payés au soleil où la seule contrainte et de choisir la saveur de son mojito. Quoique. C’est peut-être encore plus compliqué que ça. 

 

Quand c’est possible, il peut être intéressant de trouver la cause profonde des angoisses et la traiter. Pour s’aider, vous pouvez vous tourner vers un.e spécialiste de la santé mentale : psychologue, psychiatre ou même psychanalyste. 

 

Si les crises sont récurrentes et touchent toutes les sphères de sa vie, professionnelle notamment, cela peut être favorable d’en parler avec son entourage. Prévenir ses ami.e.s, sa famille et/ou ses collègues permet d’ouvrir la parole et de donner les bons réflexes à avoir en cas de crise. 

 

Au moment de la crise, quelques astuces : 

- Se mettre dans un endroit sécurisant, seul.e ou entouré.e d’une personne de confiance

- Accepter son état de crise, essayer de prendre conscience que sa vie n’est pas en danger immédiat.

- Pour calmer son rythme cardiaque, procéder à des exercices de respiration.

- Favoriser tout ce qui peut vous ramener à quelque chose de concret et de rationnel : malaxer une balle anti-stress, griffer une surface rugueuse, respirer une odeur apaisante…

 

Chacun.e peut trouver ses propres astuces pour pallier une crise, les méthodes diffèrent entre tou.t.e.s.

 

Après la crise : 

- S’hydrater : l’accélération du rythme cardiaque et les suées qui l’accompagnent déshydrate le corps. 

- Être bienveillant.e avec soi. Après une crise un sentiment de culpabilité peut naître : sentiment de ne pas avoir réussi à surmonter l’attaque de panique, l’annulation d’un rdv, etc… Comprenez que vous n’êtes pas responsable de la crise, et que d’en avoir fait une ne veut pas dire forcément que d’autres apparaîtront. 

 

La méditation, vraie ou fausse bonne idée ?

 

On entend souvent dire que la méditation permet de réduire l’anxiété et le stress à long terme. Si c’est vrai pour certain.e.s, il se peut que cela soit tout l’inverse pour d’autres. En effet, l’état méditatif peut favoriser l’apparition de pensées intrusives ou d’état de déréalisation, qui peuvent entrainer une crise d’angoisse. 

 

Alors on ne perd rien à essayer, mais n’insistez pas si cette méthode ne vous fait pas du bien. Il existe d’autres moyens de canaliser l’anxiété de manière active, comme pratiquer une activité physique par exemple.

 

 

On espère que cet article aura permis d’aider la team anxieuse des Amazing Vaginas, et vous aidera à mieux comprendre les ficelles d’une crise d’angoisse, qu’elle soit hormonale ou non !

 

 

Nos autres articles sur le sujet : 

 

Comment limiter les dérèglements hormonaux ?

 

La dépression, qu’est-ce que c’est et comment s’en sortir ?

 

Sophrologie et règles : comment mieux vivre cette période ?

 

 

Sources : 

 

https://www.santemagazine.fr/sante/dossiers/puberte-et-regles/pourquoi-avons-nous-parfois-un-pic-danxiete-avant-les-regles-198887

https://www.creapharma.ch/crise-d-angoisse.htm#:~:text=Il%20y%20a%20plus%20de,période%20fertile%20du%20cycle%20féminin

https://www.msdmanuals.com/fr/professional/gynécologie-et-obstétrique/troubles-menstruels/syndrome-prémenstruel

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/trouble-panique/definition-facteurs-declenchants

https://www.inserm.fr/dossier/troubles-anxieux/

 

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