Le syndrome du choc toxique, qu'est-ce que c'est ? | Fava

Si vous avez déjà lu une notice d’une boîte de tampons, peut-être avez-vous déjà remarqué l’attention portée sur le syndrome du choc toxique (SCT). 

 

Rare mais grave, cette infection touche pourtant plusieurs femmes par an, liée à une mauvaise utilisation des protections internes. Les chiffres exacts du nombre de femmes touchées sont difficiles à estimer, du fait de l’absence de diagnostic chez certaines. Ce que l’on sait en revanche, c’est que 10% des cas de SCT entrainent une amputation ou un décès. 

 

Nous sommes d’accord, c’est donc une infection à prendre avec le plus grand sérieux !

On vous explique tout ce qu’il faut savoir sur le syndrome du choc toxique, comment l’éviter, et les bons gestes à adopter dans cet article. 

 

 

#1 Le syndrome du choc toxique, qu’est-ce que c’est ?

1. Le staphylocoque doré : cause du SCT

Pour bien comprendre comment se contracte un SCT, il faut faire connaissance avec son meilleur allié : le staphylocoque doré. 

 

Cette bactérie et la souche de staphylocoque la plus rencontrée chez les humains et les animaux. Elle est la 1ère cause d’infection en milieu hospitalier, et la 1ère responsable des intoxications alimentaires. Pas très sympa ce staphylocoque…

 

Cependant, il peut être inoffensif s’il n’est pas présent en grand nombre. On estime même que 30% à 50% de la population le porte sans qu’aucun symptômes ou problématiques diverses n’apparaissent. 

 

Mais sa discrétion ici nous fait défaut : difficile à identifier, rares sont les personnes porteuses le sachant. Il peut alors se révéler très dangereux dès lors qu’il a l’occasion de se multiplier.

 

2. Contraction d’un SCT

Dans notre cas, le staphylocoque doré peut se multiplier dans l’organisme lors du port d’une protection interne. En effet, la bactérie voit le sang stagnant comme « The place to be » pour se reproduire.  Il va donc se multiplier, et engendrer un choc toxique. 

 

3. Les symptômes

Le syndrome du choc toxique se manifeste par les symptômes suivants : 

- Forte fièvre 

- Troubles digestifs : diarrhées, vomissements…

- Maux de tête

- Douleurs musculaires / courbatures

- Grande fatigue / malaises

- Éruption cutanée

 

Ses symptômes ressemblent fortement à ceux d’une grippe. Ce qui le différencie est l’apparition soudaine de ces derniers. 

À noter que tous les symptômes peuvent ne pas apparaître, en tout cas, pas en même temps. Alors si vous reconnaissez un de ses symptômes lors du port d’une protection interne, mieux vaut préférer l’enlever immédiatement plutôt que de prendre un risque inutile.

 

Si vous êtes touché.e.s par un de ses symptômes il faut immédiatement : 

- Enlever la protection

- Se rendre aux urgences les plus proches / appeler un numéro d’urgence 

 

Nous détaillerons tout cela plus tard dans l’article, mais ici la répétition n’est pas vaine. 

 

4. Les protections concernées

Seules sont concernées par les risques de SCT les protections internes, soient toutes les protections placées à l’intérieur du vagin : tampons, cup menstruelle… 

 

Attention, pour celle.ux pratiquant le flux instinctif libre (respect immense), vous êtes aussi concerné.e.s par le risque de SCT. 

 

Les protections externes (serviettes, culotte menstruelle…) comportent un risque quasiment nul de SCT. 

 

Info ou intox ? Les protections biologiques ne peuvent pas provoquer de SCT.

INTOX !!

 

La confusion peut s’expliquer par la médiatisation commune entre la composition des protections intimes et le syndrome du choc toxique. Cependant, ce sont bien deux sujets distincts. Le SCT peut apparaître dès lors qu’il existe une stagnation du sang dans le vagin, et cela, peu importe la qualité de protection portée. Les études ne montrent (jusqu’alors) aucune corrélation entre la présence de produits chimiques dans le vagin et la prolifération d’un staphylocoque doré.

 

 

#2 Comment éviter un syndrome du choc toxique ?

1. Les bons réflexes

Ok on respire on souffle, le SCT, en plus d’être rare, est largement limité dès lors que les protections internes sont bien utilisées.

 

Il faut alors ne pas transiger sur la bonne utilisation de celles-ci :

 

1. Se laver les mains AVANT et APRÈS la pose d’une protection interne. 

On évite alors de mettre dans son vagin tout un tas de bactéries dont on se passerait bien.

2. Choisir une protection adaptée à son flux. 

En fonction des personnes et du moment de son cycle, son flux menstruel n’est pas le même. On choisit donc une protection en adéquation avec son flux, en évitant de porter des protections trop absorbantes pour lui, favorisant un port plus long, et donc plus dangereux. 

 

3. Changer sa protection toutes les 4 à 6h

Et cela peu importe si la protection est pleine ou pas. Le SCT est favorisé par la quantité de sang MAIS AUSSI par le temps passé à l’intérieur du vagin.

Pour les personnes ayant un flux abondant on privilégie un change toutes les 4h maximum.

 

4. Ne pas porter de protection interne la nuit

Jamais de la vie, sous aucun prétexte. On laisse nos tampons et nos cups de côté et on choisit des protections externes, comme des culottes menstruelles ou des serviettes. En effet, en plus d’un port trop long, en dormant impossible de prêter attention suffisamment tôt aux symptômes liés au SCT. 

 

2. Les contre-indications d’un port de protection interne

 

Certaines personnes ont déjà pu relater de la présence d’un staphylocoque doré dans leur vagin au cours de leur vie. Soit lié à une infection passée ou un choc toxique déjà vécu. 

Dans ces cadres, il est très fortement déconseillé de porter des protections internes. 

 

 

#3 Que faire en cas de choc toxique ?

 

Si vous constatez un des symptômes cités plus haut, pour rappel : 

- Forte fièvre 

- Troubles digestifs : diarrhées, vomissements…

- Maux de tête

- Douleurs musculaires / courbatures

- Grande fatigue / malaises

- Éruption cutanée

 

Le 1er réflexe à avoir est d’enlever immédiatement sa protection ; puis appeler un numéro d’urgences (le 15, le 18 ou le 112 en France). 

 

Notez tous les symptômes et le temps de port de la protection, et ne restez pas seul.e dans la mesure du possible.

 

#4 Les traitements

Si avez contracté un syndrome du choc toxique, vous serez placé.e dans l’unité de soins intensifs de votre hôpital. En fonction de l’avancée de l’infection, antibiotiques, immunoglobines intraveineuses, vasopresseurs… vous seront administré.e. 

 

Plus le choc est pris à temps, plus les chances de s’en sortir sans séquelle sont grandes.

 

Vous savez maintenant tout ce qu’il faut savoir sur le syndrome du choc toxique. En cas de questions, vous pouvez nous écrire dans l’espace commentaires ou sur nos réseaux sociaux @fava_officiel. N’hésitez pas à demander plus d’informations à votre médecin traitant et à en parler autour de vous. Plus les connaissances sur ce sujet sont grandes, plus les risques sont restreints ! 

 

 

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Mal à la vulve ? Les différentes douleurs vulvaires.

 

Vivre avec le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)

 

 

 

Sources : 

 

https://www.chu-lyon.fr/syndrome-du-choc-toxique-lie-aux-regles-tampons

https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=choses-savoir-syndrome-choc-toxique

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/regles-et-protections-intimes/protections-intimes-et-risque-de-choc-toxique-lors-des-regles

https://www.livi.fr/en-bonne-sante/choc-toxique/

https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/staphylocoque

https://information.tv5monde.com/terriennes/tampons-coupes-menstruelles-et-choc-toxique-la-mort-d-une-adolescente-en-belgique-relance

https://www.msdmanuals.com/fr/professional/maladies-infectieuses/cocci-gram-positifs/syndrome-de-choc-toxique

https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?lng=FR&Expert=99919

 

Catégories Troubles intimes

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