Lutter contre la précarité menstruelle | Fava

La précarité menstruelle touche en France, 4 millions de femmes. Allant d’une simple contrainte pour certaines, jusqu’à une réelle problématique économique pour d’autres, nous ne sommes pas toutes égales face aux règles. 

Alors que les menstruations ont concerné, concernent ou concerneront plus de la moitié de la population mondiale, la lutte contre la précarité menstruelle apparaît comme un enjeu indissociable des discours féministes, politiques et sociaux. 

Quelles sont les mesures demandées ? Comment aider à son échelle pour lutter contre la précarité menstruelle ? 

On vous dit tout dans cet article ! 

 #1 La précarité menstruelle, qu’est-ce que c’est ?

La précarité menstruelle, c’est le fait de manquer de ressources pour se procurer suffisamment de protections hygiéniques pour protéger ses vêtements pendant ses règles. La précarité menstruelle comprend le fait de ne pas pouvoir se procurer des protections du tout, mais également le fait de ne pas pouvoir s’en procurer suffisamment pour l’entièreté de son cycle. Autrement dit, une personne qui rationnerait son utilisation de protections intimes pour des raisons économiques est elle aussi concernée par la précarité menstruelle. 

Il y a autant de causes à la précarité menstruelle qu’il y a de personnes concernées. Toutefois, il existe des réalités similaires entre chacune, qui peuvent favoriser une précarité menstruelle. 

1. D’abord, le coût des protections intimes, qui peut être supérieur aux moyens de certaines femmes. En effet, en moyenne, on estime que les règles peuvent coûter jusqu’à 23 000€ dans la vie d’une femme. Un coût considérable pour la plupart. 

2. Dans certains pays (notamment les pays en développement, les infrastructures et les conditions d'hygiène se révèlent être un frein supplémentaire à l’accès à des protections hygiéniques en nombre suffisant. L’accès à un espace sanitaire clos et l’accès à l’eau courante peuvent se faire rares, amplifiant les situations de précarité menstruelle. 

3. Enfin, il persiste encore aujourd’hui un réel manque d’éducation autour des menstruations dans la société. Cela limite alors fortement l’accès à des produits adaptés pour les femmes, surtout lorsqu’elles sont stigmatisées.  

#2 Les conséquences de la précarité menstruelle

Peu importe son âge ou sa situation, la précarité menstruelle peut avoir de lourdes conséquences dans sa vie de tous les jours, y compris dans son rapport à soi, sa confiance et son estime. 

a. Les conséquences physiques

Les premières conséquences de la précarité menstruelles touchent directement la santé de femme ou la jeune fille qui vit dans cette situation. 

Dans de très nombreux cas, les personnes en situation de précarité menstruelle sont amenées à « fabriquer » des protections hygiéniques maison avec des torchons, du papier ou des vieux vêtements. Cela augmente fortement les risques d’infections génitales et urinaires, mais aussi les risques d’allergies, d’irritations et de problèmes dermatologiques. 

Par ailleurs, ces personnes sont souvent amenées à porter leurs protections hygiéniques plus longtemps que la durée sécuritaire recommandée. Cela a pour conséquence d’augmenter les risques de syndrome du choc toxique.

b. Les conséquences psychologiques

Les conséquences de la précarité menstruelle ne s’arrêtent malheureusement pas à l’aspect physique. En effet, la précarité menstruelle peut avoir des conséquences psychologiques directes chez les personnes concernées. 

Premièrement, cela peut provoquer des états d’anxiété et favorise les risques de dépression chez la personne qui vit dans cette situation. Cette dernière peut aussi ressentir de la honte par rapport à sa situation…. Mais de manière plus globale, les règles font l’objet de fortes stigmatisations car sont trop souvent perçues comme “dégoûtantes” ou “sales”. 

Dans certains pays, pendant leurs règles, les femmes n’ont pas le droit de rester au sein du domicile ou de cuisiner. Tous ces stigmates entretiennent le sentiment de honte qu’une femme peut ressentir pendant ses règles et peuvent aller jusqu’à provoquer l’isolement social. 

Autrement dit, la précarité menstruelle a un impact direct sur la dignité et la confiance en soi…

c. Les conséquences éducatives

La première conséquence éducative de la précarité menstruelle est l’absentéisme scolaire, voire l’abandon des études dans les cas les plus extrêmes. N’ayant pas accès à des protections hygiéniques sur leur lieu d’études.

De plus, il a été prouvé que vivre dans une situation de précarité menstruelle provoque des difficultés de concentration, mais aussi une baisse des résultats scolaires. Quand on connait la charge mentale que représente la précarité menstruelle, on comprend pourquoi…

#3 Comment lutter contre la précarité menstruelle ?

            a. Quelles solutions ?

Pour lutter contre la précarité menstruelle, il existe des solutions à différentes échelles. 

D’abord, il semble important d’éduquer et d’informer sur le sujet des menstruations. L’objectif de cette action est de lever le tabou autour des règles et de déconstruire les mythes qui y sont associés. 

Par ailleurs, les entreprises et établissements scolaires peuvent aussi agir : ils peuvent mettre à disposition des protections hygiéniques gratuites pour permettre aux personnes en situation de précarité menstruelle de venir travailler ou étudier durant leurs menstruations.

Fava propose à ce sujet Fava Pro, un service de mise à disposition de protections intimes dans les établissements accueillant du public. 

Enfin, le gouvernement a lui aussi un rôle à jouer pour lutter contre la précarité menstruelle. Il peut par exemple mettre en place des subventions pour favoriser les actions des établissements scolaires ou des entreprises. Il peut aussi rendre les protections hygiéniques plus accessibles en réduisant par exemple les taxes sur ces produits (c’est le cas de certains pays qui ont déjà mis cela en place). En réduisant les taxes, le prix global d’un paquet de serviettes hygiéniques par exemple diminue et permet à plus de femmes d’y accéder !

            b. Comment aider à son échelle ?

 Pour lutter contre la précarité menstruelle, il est possible de mettre en place plusieurs initiatives à son échelle. 

Le plus simple : s'engager dans des associations. Il existe différents types d'associations qui luttent contre la précarité menstruelle : 

- Association qui organisent des maraudes ou des distributions de kits d'hygiène 

- Associations qui organisent des collectent de produits

- Association de sensibilisation à la précarité menstruelle

La précarité menstruelle est un enjeu social important pour la santé des personnes menstruées. Lutter contre celle-ci, c’est s’engager vers une meilleure égalité femmes-hommes dans toutes les strates de la société, et à échelle mondiale.